Récit d’Aliou

Récit récolté par l’Observatoire Asile de Marseille

En Italique, les commentaires et précisions des intervieweurs, membres de l’Observatoire.

Itinérance, entre errance et attente : PADA, GUDA, ADA, OFPRA, CADA

LA ROUTE DE LA GUINEE A LA FRANCE

Je suis en France depuis 2015. J’ai quitté la Guinée, je suis resté un mois au Mali, après, je suis allé trois mois en Algérie, après l’Algérie, le Maroc, trois – quatre mois, après le Maroc, l’Espagne un mois et demi. Après, je suis venu en France. Je ne savais pas exactement où m’arrêter, je me disais juste que j’allais sortir de Guinée. Moi, je ne me disais pas qu’il fallait que je reste en France ou quelque part, juste il faut sortir de Guinée. Pour la langue, en Espagne c’était un peu difficile pour moi alors qu’en France, je parle déjà la langue, ça c’est beaucoup. En fait, sur la route tout peut arriver, tu peux rencontrer des gens qui sont biens, tu peux rencontrer certains qui ne sont pas bien. Entre l’Algérie et le Mali, là c’est pas bon, là-bas il y a des gens qui tapent des gens, qui te volent, là-bas c’est pas facile, mais au Maroc ça va. J’ai fait la route avec des amis, on a bougé ensemble jusqu’au Mali, au Maroc. On était six, on s’est séparés vers l’Algérie, certains sont partis vers la Libye, nous on a continué pour le Maroc.

FAIRE LA DEMANDE D’ASILE

Dès que je suis rentré à Marseille, je suis resté deux jours à la gare, après, un monsieur à la gare a appelé le 115 pour moi. Il a appelé pendant plus de trente minutes pour avoir une réponse. Ils m’ont donné un mois. Comme je ne connaissais personne à Marseille, je suis resté là-bas, j’ai vu des guinéens, des maliens. Quand j’ai dit mon âge, certains m’ont dit « il faut demander asile », certains «il faut retourner au foyer, tu es encore petit ». Mais moi, j’avais plein de questions dans ma tête, je ne savais pas quoi faire, je suis resté comme ça. Tout le monde me disait « il faut aller demander asile » mais moi je ne connaissais pas ce que c’était l’asile, avant je connaissais pas l’asile. Je me suis dit, « non je demande pas. » Mais un jour, je suis parti à la gare, on m’a arrêté et on m’a demandé les papiers, après ils m’ont demandé mon âge, moi j’ai dit : « J’ai 17 ans ». Après, ils m’ont laissé, ils m’ont dit de partir. Je suis resté comme ça à Marseille, plusieurs mois sans demander l’asile. Et puis un jour, j’étais avec les copains et ils m’ont dit : « Aliou, tu devrais tenter l’asile, on sait pas, peut-être que ça va passer ! » Moi je ne voulais pas, parce que je ne connaissais pas l’asile, je ne savais pas où aller, comment se présenter. Alors un ami m’a dit « Il faut que tu ailles à la Plateforme pour demander l’asile, ils vont te prendre une photo, te donner des papiers et te prendre un rendez-vous pour aller faire les empreintes ». Avant, c’était maximum deux semaines d’attente. Moi, je me rappelle bien, j’ai attendu une semaine, mais maintenant, ça a changé, c’est presque deux mois, quelque chose comme ça. Et à la Plateforme, quand je suis allé demander l’asile, au bout d’un mois, ils m’ont donné une carte au restaurant Noga pour manger en attendant d’avoir l’argent de l’OFII. J’ai commencé à toucher l’ADA un mois après. Et à la Plateforme, c’est eux qui remplissent le dossier pour la CMU pour envoyer je sais pas où. Ils m’ont fait ça dès le début et j’ai eu la CMU deux semaines après. Avant c’était rapide, quand tu demandais l’asile, tout était fait rapidement, mais maintenant, ça prend du temps. Avant, pour avoir la carte de bus, la carte bancaire, c’était rapide, mais maintenant…Et pour aller chercher ton courrier à la Plateforme, ça pose problème, si tu ne sais pas lire ou écrire. Ça a été rapide quand même d’avoir la domiciliation à la Plateforme. Ça fonctionne comme ça, quand tu vois que ton numéro est affiché, tu rentres, ça veut dire que tu as du courrier. Moi j’ai fais ma demande d’asile au mois de mars 2016. Un de mes amis m’a accompagné à la Préfecture, je suis parti avec lui pour demander l’asile. Au début, quand tu vas à la Préfecture, c’est difficile, il y a du monde, parce qu’au début, tu n’as pas rendez-vous mais après, dès que tu as fait les empreintes, tu ne vas pas attendre longtemps : ils te donnent un rendez-vous, après c’est vite fait. Mais au début c’est difficile, tu attends pendant une heure, deux heures, des fois on te dit de revenir demain ou après-demain, c’est fatiguant. J’ai fait les empreintes et après ils m’ont dit « c’est bon », ils m’ont dit « procédure normale ». Ils m’ont demandé à la Préfecture si j’avais besoin d’un traducteur, je leur ai dit « c’est bon » mais sinon ils seraient allé en chercher un si tu as besoin. Moi je parle Malinké, Soussou, Peul et Français. Ça aurait été un traducteur en Peul ou en Soussou si j’avais voulu. Ils m’ont donné les papiers de l’OFPRA et m’ont donné 21 jours pour écrire mon histoire, pourquoi j’ai quitté chez moi. Après, je suis venu à la maison et j’ai montré les papiers, un ami m’a expliqué, il faut faire ça et ça et ça. Il m’a aidé à écrire l’histoire, pourquoi j’ai quitté la Guinée. Et puis il y avait certains papiers à remplir aussi. J’ai tout donné à la Plateforme et elle a tout donné à la Préfecture. À la Préfecture, ils ont envoyé à Paris. Et dès que je suis parti de la Préfecture, ils m’ont donné de quoi faire une carte bancaire à la Poste, pour prendre l’argent. Ils m’ont donné 10 mois jusqu’à ce que j’ai le rendez-vous à Paris. Dès que j’ai eu le récépissé, j’ai un ami et l’association du Manba qui m’a expliqué les papiers. Ils m’ont encore accompagné à la Préfecture. À partir de ce moment, j’ai compris un peu comment je vais faire, par quoi je vais passer.

L’ENTRETIEN A L’OFPRA

Je suis parti, on a parlé, on a parlé, ils m’ont dit « maintenant tu dois attendre la réponse ». Je suis resté encore 2 mois, j’ai été encore convoqué, comme quoi je dois retourner à Paris pour faire un interview. A l’OFPRA, j’ai eu un traducteur en Peul. Il comprenait mais il y avait certains mots, il ne savait pas comment les dire en français. L’entretien a duré presque deux heures. Moi, je ne voulais pas avoir de traducteur mais c’est la Plateforme qui m’a dit que ça serait mieux pour moi, comme ça, je pourrais mieux m’exprimer. Maintenant, ils m’ont envoyé un courrier négatif. Alors j’ai fait recours et j’attends, je ne sais pas si ça va passer.

L’HÉBERGEMENT EN CADA

Je suis parti au foyer en décembre 2016. Ça va, c’est tranquille, tu as ta chambre et tout. Moi j’appelais l’OFII et ils me disaient qu’il fallait que j’attende, qu’ils allaient me rappeler. Et un jour, ils m’ont demandé si je voulais une chambre à Cavaillon. J’ai demandé s’il y avait à Marseille, ils m’ont dit que pour le moment non. Alors je suis parti à la Plateforme et elle m’a donné l’adresse et le numéro du CADA, le billet de train pour y aller et je suis parti. Là-bas c’est bien, tu fais comme tu veux, il n’y a pas de contrôle. Maintenant, si j’ai besoin d’aller à la Préfecture, vu que je suis en CADA, c’est eux qui me paient le ticket de bus. Mais si tu n’as pas de CADA, il faut que tu trouves une association, sinon c’est difficile. Des fois, si tu dois aller à Paris, si tu n’as pas l’argent pour y aller, c’est compliqué.

Délaissement, dénuement, privation, péril

Je suis venu en France, j’étais mineur, j’avais 17 ans. Je suis venu en France, à Paris. Là-bas, j’ai demandé des contacts et il y a quelqu’un qui m’a amené au foyer de l’enfance. Je me suis présenté, ils m’ont pris et m’ont donné à manger, ils m’ont donné une chambre. Ils m’ont donné trois tickets de 5 euros pour manger. J’y suis resté un mois. Mais de Paris, ils m’ont envoyé à Tarbes dans une famille d’accueil, parce qu’au foyer il n’y avait pas de places pour dormir. Ils m’ont dit « tu restes dans la famille jusqu’à ce que le juge dise si c’est ok ou pas pour le foyer.» Après le juge a décidé de me garder jusqu’à ce que j’ai 18 ans et je suis allé au foyer de l’enfance à Nîmes pendant un mois. Là-bas, ils m’ont envoyé au juge de l’enfance, au tribunal. Le juge m’a dit, « Il te reste trois mois avant d’avoir 18 ans, pendant trois mois tu vas pas pouvoir aller à l’école ». Alors moi, j’ai quitté le foyer pour Marseille. Le juge m’a appelé, enfin la justice : « Tu es où ? » Moi : « Je sais pas ». Il m’a dit « Viens, tu vas nous expliquer ce que tu veux. Si tu ne reviens pas, on va donner ta photo à la Police ». Ils vont me chercher pour me ramener encore à Nîmes. Quand je suis arrivé à Marseille, je n’avais pas encore 18 ans, personne ne m’a amené voir un foyer de l’enfance, je ne connaissais pas Addap 13. Je n’ai fait aucune démarche en tant que mineur à Marseille, après Nîmes j’étais dégoûté.

Vulnérabilité, détresse et atteintes aux droits fondamentaux des enfants et adultes

J’aurai eu besoin d’une aide psychologique parce que dans ça, tu peux avoir des renseignements autres. Parce que toutes les personnes qui viennent, qui passent par la mer, qui viennent, quand même c’est pas facile. La personne, elle vient, elle marche bien, elle est tranquille mais dans la tête ça ne marche pas. Ah ouais, la tête non, elle est fatiguée ! Moi j’étais fatigué, la tête, tout. Ça aurait été bien un appui psychologique, personne ne m’a orienté vers ça. Je suis resté comme ça et quand tu restes trop dans ça, tu deviens fou. Et moi, je connaissais pas s’il existait des choses pour m’aider, c’est quand je suis parti au CADA, c’est eux qui m’ont expliqué si je voulais aller voir un psychologue. Ils m’ont envoyé voir le psychologue, j’ai parlé avec lui. A la Plateforme, on ne m’a pas dit que ça existait.

Isolement dans des démarches, absence de réponse aux besoins vitaux

Le plus dur quand je suis arrivé, ça a été d’avoir un endroit pour dormir et deuxièmement, le plus dur, c’était de rencontrer quelqu’un qui te montre les démarches, pour t’intégrer, pour arranger tes problèmes de papiers, qui ? Tu connais personne, comment tu vas te présenter à quelqu’un, voilà. C’est se renseigner pour savoir comment ça fonctionne. Mais la première chose, c’est la maison, là où tu vas dormir, ça c’est vraiment inquiétant. Après si tu as un endroit pour dormir, le reste va venir. Parce que ça ne sert à rien au début de chercher des gens pour aller te promener, il faut chercher des gens qui savent comment ça fonctionne. Quand tu arrives dans un pays, il faut chercher des gens qui sont là depuis longtemps. Mais quand tu arrives, tu cherches aussi des gens qui sont comme toi, qui sont dans la merde. Il faut tout de suite demander, il faut sortir, se promener, il faut chercher des associations, des aides. Et c’est les gens comme moi qui m’ont donné des informations aussi parce qu’entre nous, si on a eu du bonheur ici, on dit aux gens d’aller là. Il faut pas avoir peur d’aller demander aux gens, tu ne sais pas qui va t’arranger mais si tu ne demandes pas, tu ne vas rien avoir. Maintenant je connais beaucoup de monde à Marseille parce que je n’ai pas eu honte de demander. Je veux dire à toutes les personnes qui vont venir à Marseille ou quelque part, quand tu arrives dans un lieu, il faut chercher des renseignements, des connaissances, comment ça fonctionne. Il ne faut pas rester dans ton coin, tu ne vas pas savoir tout seul. Voilà, quand tu demandes, tu vas trouver c’est obligé. Si tu ne demandes pas, tu ne vas rien voir. Il ne faut pas avoir peur, pas avoir honte de demander.

Le relais des associations, des structures et des anonymes

A Marseille, il y a un peu d’aide, si il y a des gens qui te voient, ils t’aident un peu. Il y a des associations qui vont t’aider. Il y a des gens qui sont biens, si tu es dans la galère, il y a des gens qui vont te dépanner. Moi à Marseille, j’ai eu beaucoup d’aide, il y a des gens qui m’ont donné des vêtements, des chaussures, de l’argent, à manger, tout ici à Marseille. Le premier jour où je suis arrivé à la gare, j’ai dormi une nuit dehors. Après y a eu le 115 et après l’association. Le 115, j’y suis resté un mois, jusqu’à ce que je rencontre un ami à la gare, on y était allé pour manger. J’ai discuté avec lui, il m’a demandé d’où je venais, je lui ai dit de Guinée. Il m’a dit qu’un guinéen l’avait aidé en Libye, que maintenant les guinéens ce sont des frères pour lui. Il y avait beaucoup d’associations qui venaient tous les jours à la gare pour donner à manger, c’était bien. Tous les jours ils venaient, on prenaient des vêtements, des chaussures, des couvertures, des livres, il y avait tout dans une voiture. Le midi, j’allais manger à Noga et le soir à la gare. Cet ami, il m’a dit qu’il y a une association qui s’appelle le Manba pour aider les gens, pour les papiers, dormir, manger. Je suis parti au Manba avec un autre ami, on s’est présentés et on nous a donné une maison pour dormir, on dort, on mange, on fait tout tranquille et ça c’est bien !

Après, j’ai appelé mon frère et je lui ai dit franchement «j’ai pas d’argent pour manger. » Il m’a demandé où j’étais, pourquoi j’avais quitté le foyer. Je lui ai expliqué : je suis fatigué, je comprends rien, j’ai pas trouvé l’école, rien, je suis là-bas, seulement je mange, je dors. Il me dit « reviens à Paris ! », moi je ne voulais pas. Il m’a rappelé une semaine plus tard, « Bon, est-ce-que tu trouves à manger ? », moi je lui ai dit « Ouais, quand même je mange mais pas beaucoup ! ». Alors il m’a envoyé de l’argent, 200 euros, avec ça j’ai mangé un peu plus. Il y avait le Manba aussi, l’association, qui me donnait de l’argent un peu pour manger, il donnait aussi des légumes pour nous dépanner. C’est le Manba aussi qui m’a payé le billet de train pour aller faire l’entretien à l’OFPRA, à Paris. La Plateforme, eux, ils m’ont donné CMU, la carte de bus et la carte Noga. Les vêtements, c’est les associations qui me les ont donné. Et puis le matin, j’allais manger chez les sœurs, un truc catholique, quand tu vas là-bas on te prépare des choses pour manger. On te donne aussi des vêtements, des sacs-à-dos. C’est juste à côté de Médecin du monde. Et aussi à médecin du monde, si t’as besoin, ils peuvent t’orienter vers une école, ils te disent que tu as le droit et ils te donnent aussi un papier pour aller manger quelque part. C’est un ami, quand je dormais au foyer au 115, qui m’a montré là-bas. C’est lui qui m’a montré aussi à la gare pour manger. Il y a de l’aide entre migrants, si quelqu’un a besoin de 5 euros, si t’as, tu donnes. Ou bien si quelqu’un connait l’endroit pour faire les papiers, il te dit vas là-bas. Il y avait ça entre nous quand même. Ils te montrent aussi les associations qui aident les gens. Comme on allait tout le temps à la gare pour manger, moi j’en ai présenté certains au Manba, je leur ai montré l’endroit où il y avait les réunions du Manba, je leur ai expliqué, que là on peut les aider pour les papiers. J’en ai envoyé certains. Il y a juste le Manba qui nous a donné un endroit pour dormir. La Plateforme n’a jamais appelé le 115 pour moi. Mais ça dépend, si c’est une fille avec son mari, peut-être la Plateforme va appeler mais si tu es seul, c’est pas facile. Au squat, dès que je suis arrivé, je dormais avec des gens dans la même chambre mais c’était bien, il n’y avait pas d’embrouilles, c’était tranquille, tu dors jusqu’à l’heure où tu veux. Je suis resté un moment comme ça et puis après les gens qui étaient avec nous, ils nous ont dit que si on voulait, on pouvait prendre une chambre en haut. C’était bien, ils nous ont donné à chacun une chambre, jusqu’à ce que je trouve le foyer maintenant.

Il y a une communauté guinéenne à Marseille mais c’est entre les gens qui parlent une même langue en fait. J’ai un ami guinéen qui m’a dit qu’il y a une association de guinéens, des Malinkés, il m’a envoyé les voir. Je me suis présenté mais après ça, personne s’est occupé de moi, personne ne m’a demandé quelque chose. Alors j’en ai parlé à mon ami guinéen et il m’a dit : « Ben, tu connais quand même ! » Après je me suis rappelé directement parce qu’au pays, ça va pas quoi, c’est pas facile entre nous, entre les races, Malinkés et Peuls, non ça va pas ! Moi je leur ai dit que j’avais envie de connaître un peu des guinéens, en cas de problèmes. Des Peuls il y en a quand même à Marseille mais en fait, je suis pas trop intéressé parce que tu vois, c’est pour qu’on te parle des coutumes de l’Afrique, tout pour te rappeler l’Afrique, des histoires. Moi j’ai dis, « c’est bon »(rires), j’y suis pas retourné. Ils te parlent de la famille, des cotisations, mais « c’est bon, si on est là, on est là, si je suis en Afrique, je fais les coutumes de l’Afrique, ça va. » Mais tu viens ici, tu as des choses dans la tête, c’est pas facile. Dans l’association de Malinkés, ils parlaient entre eux, ils ne savaient pas que je parlais le Malinké. Ils parlaient de ce qui se passe entre nous, entre Malinkés et Peuls, ils parlaient de ça ! (rires). C’est comme ça, si tu vas à l’association de Peuls, c’est pareil. J’ai des amis maliens, ivoiriens, mais guinéens, j’ai juste un ami, et il est Malinké. Il me dit, « Aliou, au pays, c’est au pays ! ». Dès qu’il m’a vu, il m’a dit, « Tu es Peul toi, il faut oublier ce qu’il se passe et ce qu’il s’est passé ». On mange ensemble, on se promène, on cotise pour manger, on fait beaucoup de choses ensemble.