Le visa “Talent” : une opportunité de séjour artistique proposée par l’Institut Français

[...]

C’était un appel à candidatures sur projet, et dans mon cas, c’était en collaboration avec l’Institut français de Tunisie. Donc c’est cette institution qui a soutenu ma demande de visa. C’est ce qui m’a facilité l’obtention du visa « Talent » pour venir en France.
Mon rapport avec La Friche de la Belle de Mai n’était pas administratif : c’était uniquement au niveau de la production artistique. Et il faut dire aussi que mon projet était financé par Campus France, j’ai reçu une bourse de Campus France, donc j’avais la même bourse qu’un étudiant en France, sauf que c’était seulement pour trois mois.

Le Visa « Talent » est un titre de séjour de trois mois : pour l’obtenir, la personne doit être prise en charge par une structure française pendant la durée du séjour, et avoir une rémunération qui dépasse 20 % du SMIC en France.

En Tunisie, jusqu’à 2010-2011, obtenir le visa « Talent » était assez facile. Il suffisait de prouver que tu étais artiste, et si tu avais au moins cinq ans d’expérience dans une pratique artistique, tu pouvais demander un visa et venir en France pour chercher du travail.
Mais après la révolution tunisienne, surtout à partir de 2014-2015, obtenir un visa « Talent » est devenu beaucoup plus compliqué. Aujourd’hui, pour avoir un visa « Talent », il faut un contrat rémunéré au moins 20 % au-dessus du SMIC français.
Le visa « Talent » est valable pour la durée de ton contrat : si tu as un contrat de deux mois, tu auras un visa de deux mois ; si tu as un contrat d’un an, tu auras un visa « Talent » d’un an, etc. Donc, obtenir ce visa est possible seulement dans le cadre d’une résidence financée ou d’un contrat de travail avec une structure précise.

Le fait d’avoir un visa « Talent » m’a beaucoup facilité les démarches administratives : le statut d’artiste est géré par l’administration française et par le ministère de la Culture, et tout est organisé par la structure artistique qui t’accueille. Les difficultés ne concernent pas le séjour en France, mais plutôt la demande de visa en Tunisie. Pour le visa artistique, c’est là que c’est compliqué, pas du côté de l’administration française.

[...]

Pour solliciter le visa « Conjoint », il y a deux possibilités :

  • La première, c’est quand tu te maries à l’étranger, dans ton pays d’origine, avec une personne française. Dans ce cas, tu passes par l’ambassade de France dans ton pays.
    Tu dois prouver que ta relation est une relation réelle et que le mariage est un « vrai » mariage, pas un mariage blanc ni un accord pour obtenir des papiers.
    Tu prépares un dossier que tu déposes à l’ambassade, puis tu attends trois ou quatre mois pour que le dossier soit traité et validé.
    Parfois, ils demandent un entretien avec les deux personnes, et ils posent des questions très personnelles pour vérifier qu’il s’agit d’une vraie relation. Ils se donnent l’autorisation au l’accès à l’intime de ces personnes pour vérifier si c’est une vraie relation et pas que pour avoir le papier français etc.
  • La deuxième situation, c’est lorsque tu te maries en France, ce qui est plus simple. En tout cas, pour moi, c’était le cas. Par exemple, si tu te maries en Tunisie, tu dois passer par un notaire ou une structure tunisienne, puis faire traduire tous tes documents, les transformer en documents internationaux, et finalement demander le visa. Alors qu’en France, tu prends ton acte de mariage, tu montres les preuves que tu étais en France de manière régulière, et ensuite tu peux obtenir un visa conjoint assez automatiquement. C’est mon cas, je me suis marié en France pendant que mon visa « Talent » était encore valide, et c’est comme ça que j’ai obtenu mon visa conjoint.

Leggere tutta la Storia

Luoghi associati 3

CIMADEcontent with audio

La Cimade défend la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes, quelles que soient leurs origines, leurs opinions politiques ou leurs convictions.