Les avocats et le soutien juridique des associations
Face à ces situations, même les associations solidaires n’ont pas de moyens pour faire pression sur l’administration française. Le seul acteur qui peut vraiment faire pression, ce sont les avocats. Certains avocats contactent la préfecture pour rappeler que cette situation est illégale et pour faire pression sur l’administration. Je connais même quelqu’un à qui le titre avait été accordé, mais comme la réponse est arrivée après l’expiration de son ancien titre, administrativement il ne pouvait rien faire et ne pouvait pas réagir face à l’administration.
Au fond, je pense qu’aujourd’hui, la question administrative en France est une question politique.
Par exemple, dans certaines régions du nord où il y a besoin de main-d’œuvre immigrée, les démarches sont beaucoup plus rapides. En revanche, dans de grandes villes comme Marseille, où il n’y a pas ce besoin, ils laissent traîner les dossiers parce qu’il y a une volonté politique de limiter l’immigration.
Moi, personnellement, je n’ai jamais contacté d’avocats jusqu’à maintenant, parce que je ne suis pas encore dans une situation où j’en ai besoin. Ma démarche est encore « normale ».
Mais il existe des organismes comme La Cimade, qui proposent leurs services aux personnes qui ont besoin d’aide.
À côté de ça, il y a aussi des avocats payants, mais certains se font rémunérer à partir des amendes payées par les préfectures lorsqu’elles ne respectent pas la loi. C’est-à-dire que si l’avocat défend une personne en situation précaire (immigrés ou autres) et qu’il gagne le procès contre la préfecture (ce qui est assez probable), la préfecture doit verser une indemnisation pour le préjudice psychologique ou matériel subi. Et les avocats se rémunèrent grâce à ces indemnisations attribuées aux personnes migrantes.