A la Plateforme Asile, j’ai ressenti la volonté de travailler pour accompagner les demandeurs, mais j’ai aussi constaté que cela était juste impossible, en raison des moyens insuffisants, par rapport à la quantité de cas à traiter. Un exemple: ils offrent une domiciliation, pour qu’on puisse recevoir du courrier. J’allais à 8 heures devant leur siège, pour le retirer, et j’attendais jusqu’à 13 heures. Cinq heures pour retirer 2 enveloppes! Cinq fois plus que le temps qu’ils m’ont accordé pour raconter mon histoire, quand on a monté le dossier de demande d’asile.
En plus, ce qui me semble très grave, c’est que la traductrice d’office qui m’a été proposée était une femme arménienne qui visiblement n’était pas rentrée en Turquie depuis longtemps: j’avais fréquemment l’impression qu’elle ne comprenait pas ce que je disais. Malheureusement, à ce moment-là, je n’avais pas un bon niveau de français, ni l’argent pour me payer le traducteur de mon choix (200/300 euros).
[…] Plusieurs personnes m’ont conseillé de m’adresser à la Plateforme Asile pour avoir des informations et du soutien, mais j’ai compris que ce n’est pas le cas; je n’ai jamais eu des bons conseils, je crois qu’il ne sont pas là pour aider les migrants.