Récit de Moayad

Je suis né dans une ville du sud-est du Soudan, le nom de ma ville est Singa. Ma langue maternelle est l’arabe. J’ai 32 ans.

Mon enfance a été bonne, ou plutôt ordinaire, comme pour beaucoup d’autres enfants. Au milieu de mes frères et sœurs, j’ai grandi dans une maison, portée par mon père, qui travaillait dans son atelier de menuiserie.

Malheureusement, je n’ai pas appris le métier avec lui car j’étudiais à l’université. J’y ai étudié l’économie.

Pour avoir l’équivalence de mon diplôme ici, ils m’ont demandé d’étudier une année supplémentaire, à moins que je ne veuille étudier à nouveau. J’ai préféré suivre une formation professionnelle pour travailler.

Je suis passé par le Soudan, l’Égypte, l’Italie et en 2015 je suis arrivé à Marseille. 

La traversée était facile, je pense que les traversées de 2015 étaient beaucoup plus faciles que maintenant. 

Nous avons traversé dans des bateaux transportant du gaz naturel égyptien vers l’Europe. 

Avez-vous choisi la France comme destination lorsque vous étiez au Soudan?

 Non, j’aurais aimé aller en Suède. J’ai des amis là-bas. En Suède ou en Grande-Bretagne. Je suis venu en France après avoir compris qu’en Suède la procédure d’asile est plus difficile. Et il était difficile de traverser la frontière de Calais, entre la France et la Grande-Bretagne, quand j’ai appris cela j’ai donc décidé de rester.

Les raisons du départ

 Il y avait plusieurs problèmes au Soudan en général, mais à l’université en particulier; J’étais politiquement actif à l’université. Et le régime de Bashir contrôlait toute possibilité d’emploi dans les différents secteurs.

Une fois qu’ils connaissent votre nom ils vous identifient comme “actifs” et vous mettent  sur les listes d’activistes politiques, alors là, toutes les opportunités d’emploi se ferment automatiquement devant vous.

 Je suis resté en Egypte pendant environ deux semaines et j’ai passé un mois en Italie. Je connaissais l’Égypte avant, car je l’avais visitée plus d’ une fois.

Nous avons traversé la mer après ça.

Traverser dans le bateau en cachette, ça m’a coûté 3.000 dollars. C’était à bord d’un très grand bateau qui transporte le gaz naturel d’Egypte vers l’Europe.

 Nous y avons passé environ cinq jours. C’était une expérience normale, sans risque particulier.

On était un groupe de jeunes du Soudan, ainsi que de Syrie, d’Irak et de Somalie … 

L’arrivée en Europe

La marine française nous a sauvés. Ils nous ont emmenés sur les côtes italiennes. Je me souviens qu’il faisait très froid. Nous sommes arrivés en Italie et ils nous ont emmenés sur l’île de Lampedusa.

 Puis ils nous ont emmenés dans une ville, je me souviens vaguement de son nom… “Empoli” peut-être… Puis de là, je me suis rendu en France. De Gênes à Vintimille, puis la frontière. 

L’entrée de l’Italie vers la France a eu lieu en train. À Vintimille, il y avait un camp à la frontière, dans lequel j’ai passé environ une semaine. Des jeunes de nationalités différentes nous ont aidé à supporter cette expérience, et traverser les frontières. 

Puis je suis venu sur Marseille.

L’expérience marseillaise

J’ai choisi Marseille parce que l’ambiance qu’on y trouve est agréable, et le soleil est très important aussi. Je suis allé visiter Paris (après mon arrivée à Marseille), et j’ai trouvé le temps gris, triste, et la pluie… Alors je me suis dit que Marseille me conviendrait mieux.  J’ai donc décidé de retourner ici.

 C’était il y a environ cinq ans. Quand je suis arrivé à Marseille, j’ai trouvé un groupe de militants qui nous aidaient depuis mon expérience de Vintimille, à la frontière entre l’Italie et la France.

 J’ai trouvé un groupe de bénévoles à Marseille, et ils nous ont aidés pour nous loger temporairement. J’ai passé près de trois mois avec eux, pendant que je demandais l’asile.

 Après ça, je veux dire, quand je suis devenu demandeur d’asile,  j’ai obtenu un logement, par le CADA – Centre d’Accueil pour Demandeur d’Asile. J’y ai vécu pendant près d’un an. 

Avez-vous demandé un logement au CADA ou était-ce automatique? 

Non, ils m’ont donné un logement. Environ un mois après avoir demandé l’asile, et puis, lorsqu’ils m’ont donné la réponse favorable, ils m’ont transféré dans une autre résidence. C’était un petit “studio”, pas cher, cela me coûtait près de quatre-vingts euros par mois, je recevais de l’aide de la CAF – Caisse d’Allocations Familiales – et j’avais le droit de travailler. 

A vrai dire, les choses étaient un peu compliquées en raison de mon manque de connaissance de la langue française, mais ça a fini par s’arranger.

 J’ai commencé un long chemin pour apprendre la langue afin de m’intégrer dans la société.

J’ai appris la langue dans les écoles. L’assistante sociale qui supervisait mon dossier m’a aidé,  elle m’a envoyé dans les écoles pour y apprendre. Environ quatre mois de cours de langue.

 La première étape que j’ai faite était un mois et demi de formation linguistique à travers l’OFII, puis j’ai commencé à me former dans un centre d’enseignement de langues, pour une période de trois mois. Tout ça pour apprendre les bases de la langue. 

Puis j’ai pratiqué la langue avec des jeunes francophones, avec des bénévoles qui m’ont aidé et à travers des associations. 

“No Borders” (le Manba) est le collectif qui m’a le plus aidé, peut- être le seul : que ce soit en termes de langue, nourriture, de logement et tout. Je les ai rencontrés à Vintimille, à la frontière franco-italienne, et ils vous conseillent, vous fournissent les besoins de base, vous apprennent la langue et, Alhamdoulillah, les choses se sont bien passées.

 Lorsque vous avez reçu l’aide de l’État la première fois que vous êtes venu, pensez-vous que cela allait suffir pour survivre? 

Peut-être que ce n’était pas suffisant, mais pendant ce temps-là, tout allait bien. 280 euros pour vivre me suffisaient, notamment avec l’aide de NoBorder et Le Manba. Quant au logement, ils vous le donnent pendant la période de la demande d’asile.

 Lorsque vous êtes reconnu comme réfugié, vous allez avoir le droit à la Caf: environ 480 euros, plus une aide au logement, et ils peuvent même vous payer tout le loyer au départ, quand vous n’avez pas d’emplois ni de ressources.

Bien sûr, lorsque vous commencez à travailler, l’équation diffère.

La formation et le travail dans la construction

Oui, je l’ai faite dans un centre de formation professionnelle ici, après que Pôle emploi m’ai guidé pour choisir une formation, je me suis fait suivre par une agence d’intérim. “Accès formation Marseille 10 Rue Henri et Antoine Maurras, 13016”; ils vous envoient en formation professionnelle, puis vous travaillez pour l’agence. J’ai d’abord travaillé avec eux comme assistant maçon. Les cours étaient tous les jours, de huit heures à quatre heures, et ils nous apprenaient la construction, et nous avions des leçons pratiques. Et on disposait d’un atelier de construction. 

 Je n’avais jamais travaillé dans la construction au Soudan, j’ai choisi un travail manuel quand j’ai compris que les chances de trouver du travail dans ce domaine sont plus grandes que dans les autres. J’ai décidé de faire quelque chose qui me donne une opportunité directe de travailler.

 Ici, beaucoup de gens ont des diplômes d’études supérieures, mais ils n’ont pas de travail. C’est pour ça j’ai donc décidé de ne pas mettre l’effort pour faire l’équivalent de mon diplôme soudanais en économie en France. Il me semblait que le travail manuel était un meilleur choix et les conditions de travail meilleures. 

L’agence d’intérim me paie un bon salaire, ainsi qu’une aide sociale et elle m’aide au logement et ainsi de suite. Maintenant, je travaille avec eux depuis deux ans et mon salaire a légèrement augmenté par rapport au début, et tout va bien, Dieu merci. 

Même si Corona a rendu la situation un peu plus compliquée.

Comment voyez-vous le travail dans la construction?

 La construction est un moyen productif, vous pouvez trouver du travail en l’utilisant, et son impact est clair. Si vous avez une formation en bâtiment, vous pouvez gagner 1800 euros par mois immédiatement après la formation, ce qui est un bon salaire. Il suffit d’avoir une bonne condition physique pour vous aider à travailler. Le travail dans la construction est parfois fatigant, mais la plupart du temps, vous avez des machines qui vous aident et vous soulagent de votre fatigue. 

Vous avez aussi de la flexibilité : un jour comme ci, un jour comme ça. J’ai rencontré de nombreuses personnes au travail et j’ai établi de bonnes relations avec elles, des français et des arabes ou autre… Vous pouvez apprendre à connaître les gens de cette ville grâce au travail, aux cafés et partout ailleurs.

Selon vous, qu’est-ce qui aidera les nouveaux arrivants?

Les procédures étaient lentes, compliquées. Cela a pris une année entière. Peut-être que maintenant cela prend moins de temps, peut-être six mois et pas comme à mon époque.

Que pensez-vous que les bénévoles peuvent faire pour aider les personnes migrantes ? 

L’aide la plus importante de mon point de vue, peut-être, c’est de l’aider à trouver un emploi d’abord. Quant aux procédures en cas de demande d’asile, elles prennent leur temps.

Je suis allé demander l’asile, puis ils m’ont demandé de venir pour raconter mon histoire.  Après cela, L’OFPRA vous demande de terminer les procédures. Si votre histoire est convaincante, ils vous acceptent et sinon, ils ne vous donnent pas l’asile.

Que conseillez-vous à un jeune homme qui veut vivre à Marseille?

 Apprendre la langue, car cela lui permettra de s’intégrer dans la société. À travers les cours en école, par des bénévoles, ou même par les cours sur Internet … il faut apprendre la langue pour que la vie fonctionne bien, pour pouvoir s’intégrer dans la société dans le sens de trouver du travail et d’être utile. 

Peut-être que le mot «intégration» est un grand mot, et je ne peux pas identifier un chemin clair pour y parvenir. Parce que même les personnes nées ici tu te rends compte parfois qu’ ils ne sont pas “intégrés”. 

Mais d’après ma propre expérience, avec l’apprentissage de la langue, vous pouvez vous aider un peu avec les procédures et trouver du travail, et ça facilite la vie. 

Comment passez-vous une journée ordinaire ?

 Depuis qu’il y a le Corona : du  domicile au travail et du travail au domicile. Avant, on sortait parfois pour rencontrer des amis mais maintenant vous quittez la maison à six heures, lorsque vous avez terminé et rentrez chez vous, vous constatez qu’il est déjà 18h. 

Depuis Corona, il est interdit de sortir après 18 heures!

Parfois, je travaille à Aix ou à Aubagne, ce qui augmente le temps de transport; entre manger, faire le ménage et préparer le lendemain, la journée est terminée. Pendant le weekend, vous sortez un petit moment, en regardant le soleil, buvant un café et saluant les gens. “EssalamouAlakome”, “Wa Alakoum Essalam”, et vous rentrez de nouveau. 

Mais j’aime mon travail, cela allège le poids de beaucoup de choses.

Entre ici et là-bas

Que vous manque-t-il du Soudan ? 

Le plus important est la famille et j’espère pouvoir aller les voir un jour, à Khartoum. Khartoum est une grande ville, habitée par huit millions de personnes, ce qui entraîne des problèmes liés aux grandes villes, comme la surpopulation et la bousculade, entre les gens et les voitures, ce qui produit parfois des moments de chaos. 

Ces grandes villes africaines sont différentes d’ici. Le quartier dans lequel j’ai vécu est probablement plus peuplé que Marseille. Mais les amis et la famille, vous ne pouvez pas les oublier, et ils vous manquent toujours.

Quels endroits avez-vous aimé à Marseille?

 La première chose que j’ai trouvé génial à Marseille c’est la mer. A Khartoum il y a le Nil, mais il n’y a pas la mer. Au Soudan en général, il y a le Nil qui traverse le pays, et un peu de mer qui se trouve dans l’est du Soudan, mais c’était loin de chez moi. L’ambiance marine ici était très agréable et m’a vraiment touchée.

Puis le deuxième arrondissement de la ville, proche de la mer, qui contient des bâtiments historiques, des musées et le quartier du Panier. Le parc public de Longchamp est également agréable. 

Je pense que mon endroit préféré c’est la place “La Plaine”, parce qu’au début de mon expérience sur Marseille, la plaine a été importante en tant que lieu. 

Nous étions souvent assis là bas avec mes amis, où nous avons même croisé des gens et appris à les connaître, assis ensemble et nous avons sympathisé.

En termes de personnes, Marseille est bien, mais en termes de travail, la ville reste difficile et les opportunités d’emploi sont limitées. Peut-être que je partirai après à Strasbourg, à Rennes ou à Lyon. J’ai visité ces villes, et les perspectives d’emploi y paraissent meilleures.

 Quelle est la différence dans les relations entre les gens, ici et là-bas?

 Là-bas, les gens sont plus spontanés, et gentils. A Marseille aussi il y a de bonnes personnes, mais pas de la même manière, il n y a pas la même pratique de la coopération et de la solidarité. 

A mon avis, les Soudanais sont “le peuple le plus gentil que j’ai croisé”,  qu’en pensez-vous?

 Honnêtement, je ne sais pas, j’ai entendu des gens dire ça. De mon point de vue, il y a des gens gentils dans tous les peuples, mais au Soudan il y a une simplicité dans la vie,  et «on ne se casse pas beaucoup la tête». Ici, la vie devient plus difficile, car il faut beaucoup de choses pour pouvoir vivre.

Comment avez-vous construit le contact avec les gens de Marseille? 

Au début, j’ai appris à connaître les gens grâce à la présence de la communauté arabe ici. Communiquer pour un arabophone comme moi, c’est plus facile à Marseille que dans d’autres villes françaises. Où que vous alliez, vous trouverez un bilingue avec qui vous pourrez parler, que ce soit dans la Poste, ou d’autres bâtiments et services : vous trouverez quelqu’un qui comprend l’arabe, vous pouvez parler avec un arabe et il peut aider à dépasser la barrière de la langue. 

Petit à petit, j’ai commencé à apprendre la langue française et commencé à communiquer avec les gens, même ceux qui ne sont pas arabophones.

Rencontrez-vous des Soudanais à Marseille?

Oui, nous organisons parfois des rencontres au “café soudanais” près de la gare Saint Charles, rue Bernard Dubois, à côté d’un tabac et d’un café où s’assoient les Tunisiens. Nous y passons de bons moments et nous nous tenons compagnie.  Les gens qui y travaillent sont aussi des Soudanais, et je les ai rencontrés ici à Marseille. 

 Quels sont les amis avec qui vous communiquez chaque jour dans la ville?

 “Tous les jours”?! Non, ici en France, les gens ne sont pas disponibles pour communiquer entre amis tous les jours. J’ai laissé ça au Soudan, en Europe il n’est pas possible de communiquer avec des amis tous les jours. La vie, ici, est différente de la vie, là bas.

 Au Soudan, vous pouvez vous rendre chez vos amis sans rendez-vous. et vous pouvez aller chez vos amis et entrer dans la maison, même sans avoir à frapper à la porte. Ici, non, même si vous considérez quelqu’un comme votre ami, vous devez prendre rendez-vous par téléphone et attendre qu’il accepte de vous rencontrer.

A votre avis, c’est meilleur ou pire? 

Au Soudan, la socialisation devient paralysante, peut-être que les gens sont un peu trop sociaux. Il est normal que les gens restent chez toi trois jours ou une semaine.

Quant au mariage, vos tantes et oncles viendront un mois à l’avance. Cela met la pression sur l’individu et lui coûte des dépenses.

 Ici, vous pouvez vous marier et inviter vingt personnes, simple, sans que ça vous coûte très cher .. Quant à là bas? Il y a mille ou mille cinq cents invités, donc le mariage n’est pas entre deux individus, ni entre deux familles, mais une tribu entière qui épouse une autre tribu … Là bas, pour se marier, le coût peut dépasser dix mille euros. Galère… 

Malgré tout, j’adore quand même la vie là-bas, bien sûr. Peut-être parce que cela me manque. Peut-être que si jamais j’allais au Soudan, Marseille me manquerait. Je ne sais pas quel endroit est le meilleur.

Comment un Soudanais vit-il à Marseille ? Je veux dire, comment pouvez-vous limiter la solitude ? 

Rencontrez des amis soudanais. Mais la vérité c’est qu’à Marseille, elle ne se sent pas la solitude. Parce qu’il y a beaucoup d’étrangers, vous pouvez communiquer et partager la même situation, partager les mêmes difficultés ou coutumes. Le problème est plus grand lorsque vous vivez dans une région où il n’y a pas d’étrangers et que vous ne vivez qu’avec «les maîtres du pays», je suppose que la situation devient plus difficile. Il est peut-être plus difficile d’avoir des relations avec eux. Peut-être ont-ils peur de nous, “les étrangers”. Voilà ce que je sais. 

La vérité est que je n’ai jamais vécu une expérience spécifique qui me fait comprendre que je suis rejeté par les gens autour de moi, mais quand je regarde la TV française, je peux voir clairement que les Français ont peur : des étrangers, des Africains et des Arabes. Je suis les trois à la fois !

 Quand avez-vous l’intention de visiter le Soudan? 

Je ne sais pas, le plus tôt possible j’espère. 

Vu que je suis réfugié ici, j’ai besoin d’obtenir la citoyenneté pour pouvoir y aller, sans ça je ne peux pas y aller. Je dois demander la citoyenneté française et avoir une réponse favorable. Il y a des procédures, je dois les suivre. J’ai l’intention de le faire cette année. 

 Quelles villes aimeriez vous visiter si vous en aviez le choix ? Que ce soit en France ou ailleurs ? 

Honnêtement, je pense que les villes d’Europe se ressemblent les unes des autres, en architecture et en modes de vie. Peut-être que je préférerais aller dans des pays hors d’Europe. Je veux visiter l’Afrique du Sud. Et aussi l’Amérique du Sud. Le Chili ? Le pays de Che Guevara, je ne me souviens pas de son nom, la Bolivie? Je veux aussi visiter le Maroc. 

Comment voyez-vous Moayad de 2015 et qu’est ce que vous lui conseillerez ? 

Je le considère comme quelqu’un qui perd beaucoup de temps et qui est en retard pour commencer une formation. Il perd pas mal de temps à faire la fête, et à consommer de l’alcool et à fumer. Si je pouvais lui parler, je lui dirais de ne pas perdre de temps, de commencer une formation professionnelle et d’apprendre la langue le plus tôt possible, et n’attends pas 2019 pour commencer à faire ce qui te sera bénéfique.

Il faut apprendre et travailler sans perdre de temps. Je lui dirais que les choses sont différentes ici, par rapport à ce que nous avons au Soudan. Chez nous, nous pouvons vivre même sans travailler, avec la solidarité, ou en aidant les parents et les frères : vous pouvez vivre comme ça au Soudan. Mais ici, la situation est différente, il faut travailler soi-même pour pouvoir vivre. 

Même le mariage, par exemple, au Soudan, c’est ton père qui l’organise, et s’il a de l’argent, il te construit une maison … Quant à ici, tu es seul, et tu ne peux compter que sur toi-même. 

 

 

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